Discographie
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Décembre en été
De bos jours à venir
Avant d'écrire des chansons en
français, Da Silva a composé en anglais et en espagnol, publié des disques
sur des labels indépendants ou en auto-production, et donné beaucoup de
concerts. Et ce dès l'âge de 12 ans, lorsqu'il rejoint des punks ayant le
double de son âge, au sein du groupe nivernais les Mad Coackroches. «
J'étais un môme qui se réfugie dans la musique pour oublier les difficultés.
Je comprends Andy Warhol quand il évoque combien il est pesant de vivre dans
une petite ville. » Il papillonne dans différents groupes avec de monter, à
15 ans, le projet Punishment Park, avec des dissidents des Tambours du
Bronx. Ils arpentent les scènes pendant trois années avec un son est
résolument industriel. A 21 ans, il abandonne définitivement la brutalité et
les décibels et se met à la guitare acoustique. Le trio « dark-folk » Venus
Coma publie deux auto-produits avant de se dissoudre. Da Silva se remet en
selle tout seul avec des machines sous le nom de Mitsu, donne un concert
dans le cadre des Transmusicales de Rennes et puis s'en va.
Décembre en été a été composé sur les routes de France, entre deux étapes
professionnelles, alors que Da Silva travaillait en tant que représentant
pour une multinationale du disque. En deux années, une trentaine de titres
voient le jour, peaufinés au gré des hôtels. Sur l'autoradio, les disques de
Syd Barret, Joseph Arthur ou Elliot Smith ont remplacé ceux des Ramones. Son
prochain disque sera intimiste ou ne sera pas. Pas question pourtant de
renoncer à la tension. Elle est là, sous-jacente, au détour de chaque
refrain d'un album parfois sombre et toujours habité. « Je voulais faire un
truc dépouillé, direct, incisif. Un album qui ressemble à mes maquettes. »
Avec un ton résolument rock. « Je ne me sens pas proche de la chanson
française, à part Miossec ou Daniel Darc. » confie-t-il. Pour réaliser
l'album, Da Silva, résolu à ne pas dénaturer la fragilité de ses maquettes,
les confie aux mains expertes de Dominique Ledudal. Une poignée de musiciens
additionnels (Pierre Sangra, Albin de la Simone) ont prêté leur délicatesse
lors de quelques séances de studio. Un mélodica ici, un piano là, pour
compléter les prises guitares-voix faites à domicile.
Inspiré par les sonorités du fado, l'album ressemble à Lisbonne, ville
dynamique et douce à la fois, qui cache pudiquement sa mélancolie derrière
des couleurs vives. Une mandoline portugaise orne même la chanson Se fendre
les joues. (« On devrait pourvoir rire de tout, de nous, de tout. Mais c'est
entre nous. »). Mais qu'on ne se méprenne pas. Da Silva n'est pas un de ces
chroniqueurs qui dépeignent le sentiment amoureux. S'il passe par le prisme
des relations entre hommes et femmes, c'est pour évoquer d'autres thèmes. «
La traversée » évoque l'histoire d'un homme qui a du mal à renoncer à son
enfance. (« Et je sais que je ne ferai pas la traversée et je sais que je
n'atteindrai pas le ciel. S'il fallait, je recommencerais. Si on pouvait
jouer encore un peu »). Sous ses allures de bulletin météo poétique, « Une
éclaircie » aborde le dégoût né lors des dernières élections
présidentielles, le 21 avril 2002. (« J'voudrais bien croire qu'il va finir
ce fichu mauvais temps. On a vu les éclairs passés en un jour ressortir. »).
Sur la chanson-titre, Da Silva donne la réplique à Françoiz Breut
pour conter les derniers jours de Rimbaud.
L'indécision